Aperçu de la situation à Hébron
par Chantal Abu Eisheh, responsable de l’Association d’échanges culturels Hébron-France.
Si à Hébron, il n’y a pas de check-points, ni encore de mur, l’inquiétude sur l’évolution de la société palestinienne est réelle. Accentuation des conflits claniques (avec quelquefois appel à l’armée israélienne pour séparer les belligérants), consommation de drogues, apparition de la prostitution, kidnappings, développement de la violence, même chez les petits, sont autant de signes de déliquescence de la société. Les liens familiaux se distendent, la justice aussi baisse les bras pour ne pas imposer des choses inapplicables. Il n’y a plus de débat politique et l’on critique l’Autorité palestinienne pour son absence de stratégie. L’objectif des jeunes est de partir, tout en se résignant à accepter des études qui leur permettent de ne pas quitter Hébron.
Point sur la situation générale en Palestine
par Isabelle Avran.
Le projet de Sharon de retrait par étapes de la bande de Gaza est un projet unilatéral dont les suites s’élaborent sans les Palestiniens. C’est une destruction de fait de la bande de Gaza avec parallèlement une intensification de la colonisation en Cisjordanie. Sharon bénéficie du soutien inconditionnel de Bush (dans son courrier du 14 avril, Sharon évoque une 2è déclaration Balfour ! ). L’Egypte s’est engagée du fait de sa relation aux Américains, mais aussi, pour tenir compte de sa propre opinion. Le problème, c’est qu’il s’agit d’une logique sécuritaire (formation de policiers palestiniens) aux dépens d’une logique politique. Néanmoins ce peut être une façon d’introduire l’idée d’une force internationale. De son côté, le Ministre français des affaires étrangères a dit que les Européens étaient prêts à s’engager.
Bilan de la solidarité
par Bernard Ravenel.
Elections européennes.
L’initiative du Collectif national Palestine, à l’occasion des élections européennes n’a pas beaucoup mobilisé. Le débat public n’a attiré que 400 personnes ; seules les listes PS, PC, Verts et LO/LCR ont répondu à l’invitation. Dans ce contexte, la liste Euro-Palestine a apporté une fausse réponse à une vraie question : pourquoi l’Europe n’intervient-elle pas ?
Mais cette liste avait-elle des chances d’avoir des élus ? La méthode utilisée était-elle le meilleur moyen pour une mobilisation unitaire ? Le mouvement de solidarité est pluri-politique, il ne peut être opposé au politique, il doit être un contre pouvoir pour faire pression. La démarche a entraîné des divisions au sein du mouvement pour la défense de la cause palestinienne ; le Collectif national Palestine a décidé, à l’unanimité, de prendre ses distances avec la CAPJPO, initiatrice de la liste. Il est donc important de réaffirmer la plate-forme politique sur laquelle on se bat.
Campagne contre le mur.
Les pétitions (Plate-forme et Collectif national) qui ont recueilli 150 000 signatures seront portées au président de l’Assemblée nationale. 300 parlementaires européens ont signé contre le mur et pour le gel de l’accord d’association dont 74 députés et sénateurs français de tous courants politiques. Cette campagne aboutira à une semaine d’action internationale du 9 au 16 novembre à l’initiative du Pengon.
Les échanges des membres du C.A sur la campagne contre le mur révèlent l’existence d’un grand nombre d’actions locales. Se pose encore une fois le problème de la communication entre les groupes locaux et la rue Voltaire. Le projet de correspondant de presse pourrait contribuer à remédier à cette carence.
Appel de Strasbourg.
L’AFPS (avec des membres du B.N) a participé le 12 juin, à Strasbourg à la manifestation initiée par le Comité judéo-arabe citoyen. L’action devrait avoir un prolongement à la rentrée de septembre (lors de la mise en place du nouveau parlement européen). L’objectif est d’européaniser la lutte (6 pays étaient représentés).
Thèmes spécifiques travaillés lors de ce C.A.
Les finances : les mesures prises portent leurs fruits. Les dépenses de PLP sont maîtrisées du fait de la limitation de la pagination, de l’absence de retirage coûteux…La tenue du conseil d’administration rue de Malte permet de faire des économies. Par contre, il y a une stagnation des cotisations, d’où la nécessité d’envoi d’une lettre de relance.
Suggestions faites aux groupes locaux :
· activer les ré-adhésions
· rappeler les besoins de soutiens financiers, par exemple à l’occasion de l’envoi des publications locales
· s’associer à l’initiative du groupe Drôme Ardèche qui retire des bénéfices de la vente de calendriers ?
Les projets : l’objectif d’un projet en Palestine n’est pas tant de fournir une aide matérielle que d’apporter une aide à la résistance (l’AFPS n’est pas une organisation caritative, elle ne se consacre pas à l’humanitaire). Des idées sont émises : nécessité de soutenir la culture palestinienne, essayer d’établir des liens entre les missions et les projets, essayer d’associer plusieurs groupes locaux autour d’un projet, solliciter les collectivités locales… Le groupe de travail "projets" se réunira une fois entre chaque C.A, autour de Claude Léostic.
Les missions. Un constat s’impose : l’AFPS fait des missions mais se heurte à un problème de coordination et de communication. Il est demandé aux groupes et aux adhérents de faire connaître leurs initiatives et d’envoyer après leur retour une note synthétique et un rapport pour une élaboration collective. Le groupe "missions" se structure autour de Marie Renée Legrand, Claire Paque, Christiane Gilmann, Claude Léostic.
Daniel COUTANT.